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Croix-Rouge de Belgique

LUNDI 27 AVRIL 2020

Pour moi, ça a été une vraie surprise. La donne a changé par rapport au don du sang, mais pas comme on l’imaginait.

La journée type de récolte du sang à la Croix-Rouge, à priori, reste type : vérifier le matériel nécessaire, charger le camion, et on se rend sur place avec les autres bénévoles. J’aime cette routine bienveillante, j’aime ce chemin, ces échanges anodins entre nous, comme une récréation avant une longue journée.

Pourtant, tout a déjà changé. Le camion a été récuré comme jamais auparavant, aseptisé jusqu’au dernier boulon, ça se voit, ça se sent, nous essayons nos masques, l’idée me traverse que nous allons faire un casse. A l’arrivée, plus de place au doute : le préau d’école du jour ressemble à une salle d’op.

Les distances de sécurité paradoxalement confinent l’espace – on ne peut hélas pas pousser les murs. Mais elles étirent surtout le temps. Là où nous pouvions traiter huit donneurs, il n’en reste que trois. Et la file à l’extérieur, elle aussi, s’allonge, comme si on vendait le tout dernier Smartphone.

On doit se laver les mains, changer de gants, désinfecter sans cesse, les prélèvements avancent comme des tortues. Première surprise : les donneurs ne s’impatientent pas le moins du monde. Ils se parlent, plaisantent, même à travers les masques, ils se respectent, même à distance.

Je n’oublierai pas le premier, parce qu’il personnifie la deuxième surprise, la vraie. Nous craignions que les donneurs diminuent, vu que le sang n’est pas la première urgence pour soigner le Covid 19. Or, c’est exactement le contraire qui s’est produit.

Nous avons constaté l’afflux de nouveaux donneurs. Certains voulaient être testés (ce qui est impossible pour l’instant, je le rappelle), prendre l’air, ou rompre l’ennui. Mais tous avaient un même but : se rendre utiles par les temps qui courent. Solidarité envers l’humanité.

Ce premier nouveau donneur nous a confié qu’il n’avait ni l’habitude du don, vu son compte en banque en négatif perpétuel, ni du sang, parce que Dracula l’avait terrifié enfant, ni par conséquent du don du sang. Il nous a bien fait rire.

On espère tous qu’il reviendra vite, et que les autres aussi, parce que les réserves doivent absolument être reconstituées avant que les hôpitaux ne reprennent les activités qui ne peuvent plus être reportées. Au fond, on n’aura jamais fini d’avoir cruellement besoin de sang. Un peu comme Dracula.

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Malgré les mesures de confinement, les sites de prélèvement sont ouverts et la plupart des collectes maintenues. Nos réserves de sang restent très fragiles. Retrouvez la collecte la plus proche de chez vous sur www.donneurdesang.be/fr/je-cherche-une-collecte

Je donne mon sang