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Croix-Rouge de Belgique

La crise sanitaire et l’augmentation du prix de l’énergie précipitent 1 belge sur 4 dans la précarité et l’isolement. C’est le cas de Charles, devenu sans-abri après avoir perdu son travail. Grâce à votre soutien, la Croix-Rouge aide les personnes fragilisées au plus proche de leurs besoins.

« Moi c’est Charles, comme le poète. Malgré ce que certaines personnes peuvent penser, ce n’est pas par choix que je suis sans toit, il n’y a rien de romantique à vouloir vivre dehors à la belle étoile et aux lumières de la ville.

La vie dans la rue, elle est froide et dure. Je suis tombé dans la rue comme quand on glisse. Quand vous vous prenez le pied contre un pavé déchaussé, on flotte un instant puis on réalise que l’on tombe. On sait qu’on doit mettre ses mains, on pense à se retenir à quelque chose, ou à quelqu’un. Mais non, on tombe et vite, et ça peut faire très mal. Dans mon cas, ce ne fut pas en quelques secondes, mais en plusieurs mois. 

Évidemment, ça n’a rien à voir avec la volonté, ça se saurait. Je mange ce que je peux et tomber malade devient aussi facile que d’attraper une carie.

Il faut se débrouiller, mais seul.  Au début, je pensais pouvoir trouver une entraide auprès des autres, trouver un réconfort dans le partage. Mais ça déchante vite. C’est violent ici, c’est froid, c’est rance, des tuiles il y en a vite, comme les bagarres. Chaque matin la même routine, se réchauffer et trouver un endroit où dormir et se laver.

Aujourd’hui, je reste seul. Les passants passent, et tu n’es plus de leur monde. Parfois, il y en a qui me donnent un regard, rarement quelques pièces. Depuis la pandémie, peu de gens ont encore de la monnaie sur eux. La société change vite, j’ai trébuché et le monde ne m’attend pas, il continue d’avancer. 

Il y a quelque temps, j’ai trouvé un coin à l’abri du vent. Pas loin se trouvent un parc et une boîte à livres. À défaut de parler à quelqu’un, je lis des histoires, je vis des conversations. Maintenant, en restant au même endroit, Paul et les autres bénévoles de la Croix-Rouge savent où me retrouver, ils me situent dans un espace.

Les bénévoles viennent m’apporter de quoi me réchauffer, une soupe chaude, une couverture. Ce sont beaucoup plus que des bénévoles pour moi, je connais leurs prénoms et ils me connaissent, j’existe à nouveau. 

Maintenant, on se donne rendez-vous à la boîte à livres. On s’y retrouve pour un café chaud et on discute de tout et de rien. Et c’est déjà beaucoup pour moi, ce tout et ce rien.

Je leur parle aussi de ma boîte à livre et de mon désir qu’elle devienne ma boîte aux lettres. L’adresse que je donnerais à la fin d’un entretien d’embauche, au banquier, à la mutuelle. Sortir de ces cercles vicieux, pour ne pas dire dantesques, et revenir à la case départ. Celle d’habiter sous un toit et où l’on peut contacter Charles. »

Ensemble, nous pouvons agir

Pour aider Charles à lutter contre cette trop grande précarité, faites un don.

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