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Croix-Rouge de Belgique
06.10.2025 |

Deux ans après l'intensification du conflit à Gaza : L'action menée par la Croix-Rouge

Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge continue, malgré des pertes humaines et des contraintes majeures, de sauver des vies, de fournir soins, eau, nourriture et protection, et de plaider pour le respect du droit international humanitaire et la fin des violences. 

Alors que l’on se prépare à marquer les deux ans de l’intensification du conflit à Gaza, l’attention se porte sur le sort des civils et l’impératif de l’aide humanitaire. Au cœur de cette réponse, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, par l’action du Croissant-Rouge palestinien et du Comité international de la Croix-Rouge, continue d’opérer dans un environnement aux défis uniques. 

La situation humanitaire à Gaza est d’une complexité sans précédent. Le blocus qui a suspendu l’entrée de l’aide humanitaire pendant près de deux mois plus tôt cette année, continue d’avoir un impact considérable sur la population. La reprise de l’accès à l’aide qui est réduite à un simple filet d’eau ne permet pas de répondre suffisamment aux besoins immenses des personnes civiles. Les statistiques dressent un tableau alarmant : avant l’escalade du conflit, près de 600 camions entraient chaque jour dans la bande de Gaza. Ce nombre a chuté de manière dramatique, provoquant une famine* qui a coûté la vie à de nombreux civils. Les largages aériens, bien que médiatisés, sont loin de représenter une solution viable. Ils sont des dizaines de fois plus coûteux que le transport par voie terrestre et ne permettent pas de garantir que l’aide atteigne les personnes les plus vulnérables de manière équitable. La destruction massive des infrastructures a mis le système de santé à genoux. 92 % des logements sont endommagés ou détruits. 

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Une réponse opérationnelle sur mesure 

Plus de 1.400 membres du personnel et volontaires de la Société du Croissant-Rouge palestinien, ainsi que 350 membres du personnel du CICR, continuent de fournir des soins médicaux d’urgence, de transporter des blessés et de distribuer nourriture, eau et autres biens de première nécessité. 

Malgré la destruction massive des infrastructures, la Croix-Rouge a réussi à maintenir une partie de ses opérations, y compris le fonctionnement d’hôpitaux et de cliniques essentielles, comme l’hôpital Al-Quds à Gaza-ville. La résilience de son personnel, qui continue d’opérer malgré des pertes tragiques, est le témoignage d’un engagement inébranlable envers l’humanité. 

Sur le plan opérationnel, le CICR mène de son côté, des actions complémentaires et vitales… Il a fourni de l’eau potable à plus de 1,4 million de personnes et a distribué des rations d’urgence à près de 362.000 civils. L’ouverture de son hôpital de campagne à Rafah a permis d’apporter des soins médicaux et chirurgicaux essentiels, qui seraient autrement inaccessibles. L’hôpital a admis plus de 6.000 patients blessés par armes entre fin mai et début septembre, la majorité ayant déclaré avoir été blessés alors qu’ils tentaient d’accéder à de la nourriture. 

En outre, le CICR a mis en place des initiatives comme le « Cash for Work », qui permet aux habitants de Gaza d’effectuer des tâches communautaires (comme le nettoyage ou la gestion de cuisines collectives) en échange d’une rémunération. Cela contribue non seulement à l’entretien de la vie communautaire, mais aussi à la dignité des personnes, en leur donnant la possibilité de subvenir à leurs besoins. 

Protéger la dignité humaine 

Au-delà de l’aide matérielle, la mission humanitaire de la Croix-Rouge vise à préserver la dignité humaine. En tant que gardien du droit international humanitaire, le CICR est amené à dialoguer bilatéralement avec toutes les parties au conflit. Ce dialogue confidentiel est essentiel pour faciliter l’accès à l’aide et pour protéger les personnes affectées par le conflit. Le CICR rappelle ainsi à toutes les parties au conflit leurs obligations au titre du droit international humanitaire relatives à la protection des personnes civiles et des infrastructures civiles face aux effets des hostilités, au respect et à la protection de la mission médicale, au soutien à l’action humanitaire basée sur les principes, au traitement humain des personnes arrêtées et détenues, et à la gestion digne des dépouilles. 

La protection des personnes détenues et des personnes déplacées reste une préoccupation cruciale. Le CICR continue de demander à toutes les parties au conflit l’accès aux personnes capturées ou détenues afin d’évaluer leurs conditions et leurs besoins, et de rétablir le contact avec leurs familles. Le sort des otages est une des priorités du CICR. En vertu du droit international humanitaire, la prise d’otages est formellement interdite. Le CICR a toujours demandé la libération immédiate et inconditionnelle des otages et continue de se mobiliser pour obtenir l’accès afin de leur apporter les soins de santé appropriés et de rétablir le contact avec leurs familles. Le CICR a facilité plusieurs opérations de libération, plus de 140 personnes retenues en otage, ont pu être réunies avec leurs proches, mais cela reste insuffisant. Il est prêt à faciliter la libération de tous les otages, mais cela nécessite un accord entre les parties. Sans cela, le CICR ne peut pas agir. 

Concernant le déplacement des populations, les règles du DIH sont claires : les déplacements forcés sont interdits, sauf dans les cas où la sécurité des civils ou des impératifs militaires l’exigent. Si un tel déplacement doit se justifier, il doit être temporaire et répondre à des conditions strictes : toutes les mesures possibles doivent être prises pour s’assurer que les civils soient accueillis dans des conditions satisfaisantes de logement, d’hygiène, de salubrité, de sécurité et d’alimentation et que les membres d’une même famille ne soient pas séparés les uns des autres. Les évacuations massives de la ville de Gaza et d’autres zones peuvent difficilement être menées à bien et de manière sûre et digne dans les conditions actuelles face à la destruction des infrastructures civiles et à la pénurie extrême de nourriture, d’eau, d’abris et de soins médicaux.  

Le CICR mène aussi des activités de rétablissement des liens familiaux. Plus de 5.800 demandes de recherche ont été documentées, et l’organisation a aidé à rétablir le contact entre des familles séparées, un acte essentiel pour soulager l’angoisse des proches.  

 

Le CICR réaffirme qu’en vertu du DIH, les structures médicales, le personnel de santé et le personnel de secours humanitaire doivent être respectés et protégés. Toutes les mesures possibles doivent être prises pour soutenir leur travail et garantir leur sécurité.

Le CICR appelle d’urgence au respect et à la protection de celles et ceux qui jouent un rôle essentiel pour protéger la vie et la dignité dans un contexte de conflit armé. 

Un accès rapide et sans entrave de l’aide humanitaire doit être autorisé et facilité. 

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