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Croix-Rouge de Belgique
03.09.2025 |

De Liège à La Panne : une semaine à la mer pour des femmes précarisées

À La Panne, sept femmes précarisées issues de l’accueil de jour de la Croix-Rouge à Liège profitent actuellement d’une semaine de vacances tant attendue. Brigitte, Giovanna, Lisa et les autres savourent un moment rare de liberté, loin des difficultés du quotidien.

Depuis lundi, elles ont quitté la Cité Ardente pour poser leurs valises en bord de mer. Elles enchaînent les balades en cuistax, les jeux de société, les repas conviviaux et, dès que le soleil le permet, quelques baignades.

« L’an dernier, certaines ont goûté pour la première fois aux croquettes de crevettes en bord de mer, et elles en parlent encore avec des étoiles dans les yeux », raconte Manuela de la Croix-Rouge de Liège qui les accompagne. « Cette fois, l’excitation est encore plus forte : une semaine entière, c’est énorme pour elles. Elles vont pouvoir vraiment décrocher, prendre le temps, rire, se reposer. »

Derrière ces instants de bonheur se cache un projet construit de A à Z. Depuis plusieurs mois, les participantes organisent elles-mêmes leur séjour : financement, réservation, menus de la semaine. Pour rassembler la somme nécessaire, elles ont vendu des gâteaux et des produits de douche sur des marchés de Noël. Une démarche qui leur permet aujourd’hui de savourer pleinement ces “vraies vacances”. Pour Manuela, l’expérience dépasse largement la détente :

« Ces femmes reprennent confiance en elles. Elles prouvent qu’elles sont capables de mener un projet de bout en bout. »

De la rue à la mer : une parenthèse inespérée

Ce voyage est le fruit d’un long cheminement. Toutes ces femmes fréquentent l’accueil de jour de la Croix-Rouge à Liège, un lieu qu’elles surnomment leur « bouée d’oxygène ». Certaines, sans chez soi, y trouvent un refuge après des nuits passées à gauche ou à droite chez des amis. D’autres viennent y rompre leur isolement, partager un repas, ou simplement retrouver un peu de chaleur humaine.

Depuis trois ans, un après-midi par semaine est réservé aux femmes. Elles y cuisinent ensemble, participent à des activités, rédigent leurs règles de vie commune. C’est dans ce cadre sécurisant et bienveillant qu’est née l’envie d’aller plus loin. Après des excursions d’un jour et un premier séjour l’an dernier, elles vivent aujourd’hui leur plus belle étape avec cette semaine complète à la mer.

« Pendant une semaine, on oublie nos tracas », confie Giovanna, 74 ans, la doyenne. « On se sent libres, vivantes. Et ça, personne ne peut nous l’enlever. »