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Croix-Rouge de Belgique
14.12.2023 |

COP28 : un pas en avant, mais insuffisant selon la Croix-Rouge

Alors que la COP28 touchait à sa fin cette semaine, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a qualifié les accords finaux d’un « pas dans la bonne direction », soulignant leur insuffisance en termes d’urgence, d’action et de financement.

Le secrétaire général de la FICR, Jagan Chapagain, prévient que les communautés souffriront du manque d’urgence exprimé dans le texte final du sommet COP28. Tout en saluant une grande partie de l’accord, Jagan Chapagain avertit que cela ne va pas assez loin, pas assez rapidement, et que l’engagement financier est insuffisant pour répondre aux besoins des communautés.

« Cet accord est un pas dans la bonne direction mais il nous fallait faire un pas en avant plus important. La création d’un fonds pour les pertes et dommages et les progrès vers l’objectif mondial d’adaptation sont tous deux les bienvenus. Mais cela n’est pas encore soutenu par les financements nécessaires et tout se déroule bien trop lentement. Nous devons nous concentrer sur ceux qui ont le plus besoin d’action. Les communautés souffrent actuellement. Ils ont besoin d’action maintenant. »

3 aspects de l’accord commentés par la Fédération internationale

  • Sur l’atténuation

Bien que le texte ait pu progresser davantage qu’auparavant, les actions actuelles décrites ne seront pas suffisantes pour maintenir la planète en dessous de 1,5 degré de réchauffement. Si nous dépassons ce seuil, les conséquences humanitaires seront graves. Nous verrons des événements climatiques extrêmes plus intenses, fréquents et détruisant des foyers, des vies et des moyens de subsistance, avec une montée du niveau de la mer emportant les terres et les modes de vie des populations.

  • Sur l’adaptation

L’accord sur les objectifs et un cadre pour l »Objectif mondial d’adaptation » sont bienvenus et encourageants. Cependant, les communautés ont besoin de plus que de bonnes intentions. Pour atteindre les objectifs d’adaptation, renforcer la résilience et réduire la vulnérabilité, un soutien financier est nécessaire, et dès maintenant. Nous appelons les parties à aller rapidement au-delà du doublement de leur engagement en matière d’adaptation, pour véritablement combler l’écart.

L’adaptation doit également atteindre les communautés qui en ont le plus besoin, beaucoup d’entre elles étant actuellement laissées pour compte. Dans une avancée positive, la COP28 a reconnu ce défi et a proposé une action dans une nouvelle « Déclaration sur le climat, l’aide humanitaire, la reconstruction et la paix ». Cette déclaration s’engage à « augmenter de manière substantielle les ressources financières pour l’adaptation au climat et la construction de la résilience… dans des situations de fragilité, de conflit, ou de besoins humanitaires graves ». La partie importante – et la plus difficile – sera de mettre ces paroles en action.

  • Sur les pertes et dommages

L’un des véritable succès de la COP28 a été la création d’un « Fonds pour les pertes et dommages ». Mais cette structure de financement a maintenant besoin de fonds ! Même si les engagements actuels permettent au fonds de démarrer, ils ne représentent qu’une infime fraction de ce qui est nécessaire. Cela nécessite également une coordination efficace avec des dispositifs de financement plus larges pour identifier les lacunes et atteindre les personnes dans le besoin.

La Croix-Rouge aide les communautés à se préparer et à réagir face aux urgences climatiques

Partout dans le monde, ces dangers deviennent plus fréquents et plus graves. Pour atténuer les conséquences de ces catastrophes, des mesures peuvent être prises de manière anticipée pour réduire les risques et sauver des vies.

Au cours des deux dernières semaines seulement, pendant le déroulement de la COP28, le personnel et les volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont aidé des personnes suite à des inondations au Kenya, en Angola, en Éthiopie, en République dominicaine, en Indonésie et en Tanzanie.

Les familles et les communautés font déjà face aux impacts très réels des conditions météorologiques extrêmes, et à mesure que le changement climatique s’aggrave, ces besoins vont croître de manière exponentielle. Nous rappelons donc au monde que les paroles ne suffisent jamais. Nous avons besoin d’action, d’un grand bond en avant dans l’action.