La crise sanitaire et l’augmentation du prix de l’énergie précipitent 1 belge sur 4 dans la précarité et l’isolement. C’est le cas d’Anna, maman seule avec deux enfants, ayant perdu son job dans l’HORECA suite à la pandémie. Grâce à votre soutien, la Croix-Rouge aide les personnes fragilisées au plus proche de leurs besoins.
« Être seule avec deux enfants équivaut à deux temps pleins. L’un, je le dédie à ma famille, l’autre à mon travail. Je me levais tôt pour déposer les petits à la garderie de l’école ; ils étaient toujours les premiers. « On a gagné les enfants, nous sommes les premiers, et on sortira les derniers, encore gagné ! ». Pas le choix pour respecter mes shifts au boulot, une société de nettoyage pour l’hôtellerie.
J’ai deux garçons de 5 et 7 ans. À leur naissance, j’ai été comblée de bonheur ; on ne m’avait pas prévenue que j’allais me transformer en maman poule. Cette crainte permanente qu’ils soient en bonne santé et qu’ils ne manquent de rien. Ça me donne aussi une force terrible, je ferais tout pour eux. Leur père n’est pas là, il est loin.
Aujourd’hui, cette crainte est devenue une angoisse. J’ai perdu mon job, le secteur ne tourne plus vraiment ou pas assez, ou pas du tout. La société s’est séparée de la moitié du personnel. Je touche une petite d’aide, pas suffisante pour payer le loyer et les charges, mais c’est déjà ça. Ils disent partout que le gaz va augmenter encore un peu plus.
Je calcule tout et je fais tout pour ne pas le montrer à mes enfants. Ils ont beau être jeunes, ils comprennent déjà beaucoup de choses, mes tous petits.
À partir du 15 du mois, je me prive de certains repas en journée. De quoi leur offrir le soir autre chose que des pâtes blanches, encore et encore. Non, ce soir, ce sera du riz, avec un peu de légumes, et j’espère un peu de steak haché. Pour l’école, pas question qu’il manque d’un fruit ou que le pain soit trop vieux dans la boîte à tartine.
J’ai déposé mon CV partout. Jamais une réponse, même pas un « Non ». Dans un mois, je commence une formation professionnelle, mais en attendant un emploi potentiel, j’ai besoin d’aide.
Les épiceries sociales de la Croix-Rouge. Ce fut une découverte. Une attention particulière et même exceptionnelle, tu arrives là et personne ne te juge. Tu te sens vraiment respectée, même protégée. Des petites attentions des bénévoles qui me proposent des biscuits au chocolat, car ils savent que j’ai 2 enfants. Avec moi, les bénévoles sont un peu devenus des mères poules, et ça, mes enfants en profitent aussi.
La dernière fois, je suis sortie du bâtiment avec un panier rempli de bons fruits, de légumes et de produits de base. Recevoir de l’aide me permet aujourd’hui d’avoir des forces pour continuer. Je dois tenir. Je vais tenir. »
Ensemble, nous pouvons agir
Pour aider Anna et ses 2 enfants à se nourrir dignement, faites un don.