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Croix-Rouge de Belgique
15.03.2017 |

Un an après les attentats du 22 mars, tirer les enseignements.

Un an après les attentats du 22 mars, tirer les enseignements.

Un an après les attentats du 22 mars, tirer les enseignements.

Un an après les attentats du 22 mars, tirer les enseignements : matériel et formations des secouristes adaptés.

 Le temps semblait s’être arrêté, la journée paraissait durer une éternité. On ne peut jamais être préparé à ça .

 Nous étions tous la main dans la main peu importe d’où nous venions pour venir en aide. Ce fut une terrible journée 

 On n’oublie jamais ! Chaque fois que je repasse rue de la Loi j’y repense… 

Des blessures aux enseignements

Pour nos secouristes et les intervenants psycho-sociaux de la Croix-Rouge, la date anniversaire des attentats de Bruxelles et Zaventem ravive de sombres souvenirs. L’impact a été énorme et nos équipes ont été confrontées à des blessures de guerre auxquelles personne n’était habitué avant ce tragique 22 mars 2016. Mais ce sont justement ces blessures spécifiques qui ont encouragé la Croix-Rouge à adapter, à la fois, matériel et formation des secouristes d’intervention rapide.

Du matériel adapté aux blessures très graves

Pour commencer,  chaque ambulance agréée 112 comporte désormais un kit de base adapté :

Un bandage trauma pour les blessures abdominales de grande superficie 2 bandages trauma multifonctionnels 3 tourniquets militaires (pour les garrots) 10 couvertures de survie isothermiques 1 sac banane/sac bandoulière

Pour mémoire, la Croix-Rouge dispose à Bruxelles de 5 véhicules FIT, pour « first intervention team » (+ 16 FIT en Wallonie) équipés chacun d’un coffre « catastrophe »  du SPF Santé Publique, ainsi que de cinq « coffre de soins » de la Croix-Rouge, soit au total tout le nécessaire d’urgence pour soigner 10 victimes en urgence absolue, 20 victimes en urgence « relative » et 30 victimes présentant des blessures superficielles. Réuni, le matériel de ces 5 véhicules permet donc de secourir 300 blessés. La Croix-Rouge à Bruxelles-Capitale a investi plus de 80.000€ (en 2016 en 2017) de matériel d’urgence supplémentaire pour compléter ces coffres, en fonction des blessures que les secouristes ont eu à traiter le 22 mars. Enfin, des gardes sont assurées en permanence et deux véhicules d’urgence sont toujours prêts à partir sur-le-champ.

Une formation spécifique

La Croix-Rouge intègre également désormais  les principes de TCCC (tactical combat casuality care) dans l’aide médicale urgente. Cela signifie, concrètement, que tous les volontaires formés à l’intervention rapide sont aussi formés, depuis l’été 2016, au TCCC.

Il s’agit notamment d’appréhender certaines techniques de secours militaires adaptées aux blessures de guerre, comme la gestion des hémorragies, le garrot tourniquet, ou le bandage compressif.

 « Poppy Alert», future norme dans les services de secours?

La Croix-Rouge a par ailleurs amélioré, à Bruxelles-Capitale, le système d’alerte qui se déclenche en cas de désastre ou d’attentat.

« Poppy alert », mis au point par un secouriste-ambulancier volontaire, ingénieur de métier, permet d’envoyer automatiquement et simultanément trois signaux à tous les intervenants secours: par mail, par SMS et par un bip sur le « pager » Astrid. Tous les véhicules FIT en sont équipés, ainsi que certains hôpitaux bruxellois. En quelques secondes, le responsable des secours de Bruxelles-Capitale, peut, avec son GSM, alerter tous ses volontaires en cas de cata. Et recevoir tout aussi rapidement leurs réponses par SMS. Cette gestion automatisée de l’avertissement et, surtout, de la réponse permet de gagner un temps précieux !

La centrale 112, en cas d’alerte sérieuse, met également la Croix-Rouge dans la boucle, immédiatement, ce qui n’était pas toujours le cas avant les attentats du 22 mars.

Le psycho-social à l’œuvre

Les conséquences d’un événement majeur comme les attentats sur les victimes, leurs familles et les intervenants secours ne doivent pas être sous-estimées.

C’est pourquoi la Croix-Rouge collabore étroitement avec la SPF Santé Publique à la mise en œuvre d’un « maxi » plan d’intervention psychosociale.

La Croix-Rouge plaide en faveur d’une meilleure collaboration entre tous les services psychosociaux : SPF, les hôpitaux, les communes, les SPAV afin d’offrir une offre de services complète, claire et professionnelle aux impliqués directs et indirects.

Rappel des faits

Le 22 mars 2016, au total, près de 400 intervenants (infirmiers, secouristes, ambulanciers, psychosocial…) de la Croix-Rouge étaient sur le terrain à Zaventem et Maelbeek. Plus de 80 ambulances ont convoyé les victimes vers 30 hôpitaux différents au départ de Zaventem ou de Maelbeek. A la sortie du métro, l’hôtel Thon EU, transformé en poste médical, a accueilli une centaine de victimes.

Les équipes psycho-sociales (SISU) étaient présentes à la centrale d’appel 1771, à Zaventem, ou intervenaient pour soutenir les victimes et leurs familles à l’hôpital militaire de Neder-over-Heembeek et l’hôpital universitaire Gasthuisberg à Louvain. Ces interventions se sont prolongées plus d’une semaine (37 volontaires sont intervenus pour la Croix-Rouge de Belgique, communauté francophone).

Un accueil de crise a également été mis en place pour quelque 1.500 passagers en transit bloqués à Zaventem à cause de l’attentat.

La Croix-Rouge tient encore à remercier chaleureusement tous les volontaires intervenus ce jour-là, la plupart se sont dégagés sur le champ de leurs obligations professionnelles afin de faire ce pour quoi ils sont formés : aider.

A partir de ce 15 mars retrouvez chaque jour un témoignage  de volontaire sur le site www.croix-rouge.be et sur la page Facebook de la Croix-Rouge.