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Croix-Rouge de Belgique
17.03.2017 |

#BrusselsAttacks : un an plus tard, Gilles nous raconte.

#BrusselsAttacks : un an plus tard, Gilles nous raconte.

#BrusselsAttacks : un an plus tard, Gilles nous raconte.

Pendant une semaine, nos volontaires mobilisés pour les attentats du 22 mars témoignent.

Gilles est ambulancier. Il coordonnait le poste médical avancé organisé dans l’hôtel Thon, à la sortie de Maelbeek.

« J’étais à la maison, toujours en pyjama (je travaillais l’après-midi) quand mon GSM de Service a sonné vers 8h ce qui était inhabituel. C’était mon homologue, responsable des Secours de Ganshoren, qui me signale : « Gilles, déclenche les beep, il se passe quelque chose de grave à Zaventem on aura besoin de nous… ». Après avoir pris contact avec le Chef du service de Secours de Bruxelles, je mets en alerte tous nos volontaires et leur demande de se rendre à notre local à Woluwé-Saint-Lambert. Je leur dis de charger tout ce qu’ils peuvent. La journée va être longue, et on aura besoin de beaucoup de matériel sur place.

Pendant le trajet je me demande ce que on va voir, j’entends à la radio les demandes de renforts depuis Zaventem. On confirme qu’il y a beaucoup de victimes.

Nous quittons alors la section et prenons la route vers Zaventem… où nous n’arriverons jamais. Car entretemps nous sommes déroutés pour aller à Maelbeek ou venait de se produire l’horreur.

Je change de groupe sur ma radio, j’entends les premiers moyens sur place qui demandent sans cesse des renforts. Un message nous a beaucoup interpellés : « on a beaucoup de victimes, il faut des compresses, … des bandages beaucoup de matériel ».

Là on comprend que c’est chez nous, à deux pas et que c’est grave.

La journée se passe, on fait notre job en « pilote automatique » … on ne pense pas à ce que l’on voit au moment même.

Puis vient la fin du dispositif, le débriefing, le rangement, et le reconditionnement.  Afin d’être prêt en cas de nouvelle demande. Ce fut dur pour plusieurs membres de mon équipe. Neuf de mes gars ont été très choqués et ont dû recevoir un suivi psychologique.

Je suis rentré aux alentours de 00h30 chez moi avec la fierté d’avoir pu aider les victimes, la fierté de ce que tous nos volontaires ont réalisé sur place, et avec un sentiment inexplicable de la collaboration de TOUS les services de secours.

Nous étions tous « la main dans la main » peu importe d’où nous venions pour venir en aide. Voilà ma journée, notre terrible journée du 22 mars 2016 ! »